A l’occasion des 70 ans de la SECURITE SOCIALE, 162 élèves (1ères et Tales ST2S, Tales ES, 1ère STI2D2, BTS SIO1 et SN1) ont pu assister à la projection du film « LA SOCIALE » de Gilles Perret au cinéma Le Cristal le mercredi 15 mars 2017.
Il y a 70 ans, les ordonnances promulguant les champs d’application de la Sécurité sociale étaient votées par le Gouvernement provisoire de la République.
Un vieux rêve séculaire émanant des peuples — vouloir vivre sans l’angoisse du lendemain — voyait enfin le jour.
Le maître d’œuvre principal de cet édifice des plus humanistes qui soit se nommait Ambroise Croizat. Qui le connaît aujourd’hui ? Et pourquoi cette méconnaissance ?
La fréquence d’apparition de ce nom dans nos manuels d’histoire et nos dictionnaires pourra nous interroger quant à la neutralité de notre histoire officielle.
Il est temps de raconter cette belle histoire de « la Sécu » : d’où elle vient, comment elle a pu devenir possible, quels sont ses principes de base, quels en furent les bâtisseurs et ce qu’elle est devenue au fil des décennies.
« La Sociale » retrace l’histoire d’une longue lutte vers la dignité tout en dressant, en parallèle, le portrait d’un homme et celui d’une institution incarnée par ses acteurs du quotidien.
Ce documentaire est très intéressant pour nos élèves d’un point de vue pédagogique car il permet plusieurs entrées possibles : histoire politique, histoire syndicale, notions économiques, notions sur la santé et la protection sociale.

Ambroise CROIZAT
« Mettre définitivement l’homme à l’abri du besoin, en finir avec la souffrance et les angoisses du lendemain ».
« Ne parlez pas d’acquis sociaux mais de conquis sociaux, car le patronat ne désarme jamais ». .
Deux citations qui caractérisent Ambroise Croizat, ministre du Travail (surnommé « le ministre des travailleurs ») de 1945 à 1947, bâtisseur entre autres de la sécurité sociale et originaire de Notre Dame de Briançon en Savoie où il naît le 28 janvier 1901. Son influence s’exerce aussi sur les projets concernant les comités d’entreprise, le statut des délégués du personnel, les conventions collectives, la prévention et la réparation des accidents du travail. En vingt-huit mois, il accomplit ainsi une œuvre considérable.
Militant syndicaliste, puis député communiste sous le front populaire, il fut arrêté le 9 octobre 1939 (sous le gouvernement Daladier) puis condamné à 5 ans d’emprisonnement par un tribunal spécial. Il passera de prison en prison : de la Santé (Paris) jusqu’au fort St-Nicolas à Marseille pour être ensuite déporté au bagne de la Maison Carrée à côté d’Alger à partir d’avril 40. Il sera libéré en février 1943 avec 26 camarades.
Ambroise Croizat meurt en 1951 et une foule imposante sera présente lors de ses obsèques pour le remercier de toutes les mesures qu’il a mises en place pour les travailleurs.

Quatre grands principes, fondements même de l’identité sociale française, feront la charpente de l’institution.
- L’Unicité : tous « les risques sociaux » (maladie, maternité, vieillesse, accidents du travail…) sont regroupés dans une seule caisse.
- La solidarité : un système de répartition entre actifs et non actifs, financé par les richesses créées dans l’entreprise, est la pierre angulaire de l’édifice.
- L’Universalité, sous tendue par l’idée de soigner toute la population et de suivre « dans sa santé, l’individu de sa naissance à son décès ».
- La Démocratie, c’est-à-dire la volonté de confier la gestion de l’institution aux bénéficiaires eux-mêmes.
Principes qui ont été largement écornés ou bafoués depuis sa création et en particulier le dernier, peut-être le plus dérangeant pour nos élites qui se voyaient dépossédées du pouvoir de décision.
La Sécurité sociale a été créée par des milliers de travailleurs et était gérée dans ses premières années par les travailleurs eux-mêmes : ce qui était insupportable pour le patronat. Une telle capacité révolutionnaire remettait en cause l’ordre social.
Pour plus de détails, cliquer sur le lien ci-dessous:
La Sociale sortie cinéma
.
.
.
.
.
.
.